Le personnage de la Mort est diversement représenté selon les cultures.
Elle provient de la haute teneur symbolique de l'idée de mort, liée à la forte charge affective lors des décès d'êtres humains; ce qui a façonné l'imaginaire des hommes, qui ont créé ce personnage.
Personnage revenant souvent dans la tradition orale et les contes bretons, l'Ankou (an Ankoù) est la personnification de la Mort en Basse-Bretagne.
Il ne représente pas la Mort en elle-même, mais son serviteur : son rôle est de collecter dans sa charrette grinçante (karr an Ankoù, karrigell an Ankoù) les âmes des défunts récents. Lorsqu'un vivant entend le bruit de la charrette, c'est qu'il ne va pas tarder à passer de vie à trépas.
Graphiquement il est représenté comme un être sans âge, d'aspect non distinct puisque couvert par une cape, souvent noire. Il est armé d'une faux dont la lame est orientée vers l'extérieur. Contrairement aux représentations squelettiques de la Mort, l'Ankou est un être de chair, puisqu'il a été homme un jour. En effet, la légende précise que le dernier mort de l'année devient l'Ankou pour l'année suivante. Ainsi l'Ankou est un être mouvant, un relais que se passent chaque année les derniers défunts de décembre.
La Mort dans le tarot divinatoire...
L'« arcane sans nom », communément appelée « la Mort », est la treizième carte du tarot de Marseille.
Description et symbolisme
Le chiffre 13 associé à un visuel mortuaire suffit à lui seul pour qu'on attribue à cette Arcane le nom de « la Mort ». Cette impression peut être renforcée par le fait que la treizième lettre de l'alphabet soit le M. Pourtant, cette carte est la seule parmi les 22 arcanes majeurs à ne pas porter de nom. En effet, en symbolique, nommer c'est donner vie.
En numérologie, XIII a la même valeur que IV. Cet arcane est donc lié à l'Empereur (symbole de la matière) et signifie que les biens matériels ne sont pas éternels.
La « Mort » n'épargne personne : même les têtes couronnées qui reposent sur un sol noir ne peuvent en réchapper. La couleur rouge de la partie coupante de la faux témoigne d'une activité intense.
Le principe même de la faux est de mettre à terre les herbes qui ont trop poussé afin de laisser place aux plantes plus petites. C'est un régulateur de l'évolution qui impose un retour à la terre, origine des plantes. Toutefois, ce retour n'est pas une fin. En effet, la colonne vertébrale du faucheur ressemble à un épi de blé. C'est le symbole de la réincarnation : d'un épi fauché peuvent naître plusieurs autres épis. Ainsi, le message transmis par cet arcane est celui d'une fin qui ira vers un renouveau.
Les détails de la description de l'Hadès sont variables. Il contient cependant plusieurs lieux remarquables :
Enfers...
Dans la mythologie grecque, l'Hadès (du grec ancien Ἅιδης / Háidês) est le royaume des morts, lieu souterrain où règne le dieu éponyme Hadès. Il est aussi souvent nommé Enfers (au pluriel).
On peut, semble-t-il, accéder aux Enfers depuis le monde des vivants par plusieurs chemins ; des entrées se trouvent auprès de l' Averne, du Ténare, et au pays des Cimmériens.
Enfin, l'Hadès dispose de trois juges (Minos, Rhadamanthe et Éaque — seul Minos est cité dans les traditions anciennes), qui reçoivent chaque mort et lui assignent son lieu de séjour.
Une explication étymologique souvent donnée pour le mot « Hadès » le décompose en un α privatif + ἰδε ῖν / ideĩn (forme du verbe ε ἴδω / eídô, « voir »), ce qui signifierait « invisible ». Or, d'un point de vue linguistique, l'hypothèse ne tient pas. En effet, le préfixe privatif, issu de la vocalisation d'un *n, est nécessairement bref, alors que Ἅιδης comporte un ᾱ (alpha long) initial. L'aspiration est également gênante. Il ne s'agit donc que d'une étymologie populaire, existant déjà dans l'Antiquité. Aucune hypothèse concernant le nom du dieu n'est réellement convaincante.
L'Hadès est séparé du royaume des vivants par un ou plusieurs fleuves (selon les traditions), souvent le Styx, parfois aussi l'Achéron. Pourvu que les morts aient été enterrés selon les règles, Charon les leur fait traverser dans sa barque, moyennant une obole symbolique (cela explique la coutume mortuaire qui voulait que l'on glisse une pièce dans la bouche des morts). Trois autres fleuves coulent dans les Enfers : le Phlégéthon, le Cocyte et le Léthé.
À l'entrée des Enfers se tient le chien de garde Cerbère, qui empêche tout mort d'en ressortir (seuls Héraclès, Thésée, Orphée, Ulysse et Enée ont réussi à sortir de l'Hadès et à revenir parmi les vivants).
Dans la mythologie grecque, Hadès, frère de Zeus et de Poséidon, reçut lors du partage du monde avec ses frères la souveraineté sur le monde souterrain et les Enfers (dans le sens greco-romain du terme). Il avait pour épouse Perséphone.
Il correspond au Pluton romain qui lui est postérieur.
Les Titans, lors de la prise du pouvoir et du renversement de Cronos, dont il était un des fils, lui ont fabriqué un casque, appelé kunée, lui permettant de se rendre invisible.
On lui sacrifiait des moutons noirs, et ceux qui offraient le sacrifice détournaient le visage. Son culte n'était pas très développé et il existe peu de statues le représentant. Il apparaît peu dans la mythologie, excepté dans l'histoire du rapt de Perséphone.
Dans la mythologie grecque, Charon (en grec Χάρων / Khárôn), le « nocher des Enfers », était le fils d'Érèbe (les Ténèbres) et de Nyx (la Nuit). Il avait pour rôle de faire passer sur sa barque, moyennant un péage, les ombres errantes des défunts à travers le fleuve Achéron (ou selon d'autres sources, le Styx) vers le séjour des morts.
Charon était un vieillard à l'aspect revêche, sale et peu conciliant mais encore fort, solide et qui ne se laissait pas fléchir par les prières de ceux qui n'avaient pas de quoi le payer. Vêtu d'une cagoule, il choisissait ses passagers parmi la foule qui s'entassait sur la rive. Seuls ceux ayant mérité un enterrement adéquat étaient choisis et uniquement s'ils pouvaient payer le voyage, entre une obole et trois oboles, d'où la coutume de placer une obole sous la langue du mort avant son enterrement. Ceux qui ne pouvaient payer devaient errer sur les bords de la rivière pendant cent ans.
Il était très rare que Charon laisse passer un mortel encore vivant. Héraclès, quand il descendit aux Enfers sans mourir, n'aurait pu passer s'il n'avait usé de sa force pour le contraindre à lui faire passer le fleuve, à l'aller comme au retour. Charon fut emprisonné un an pour l'avoir laissé passer sans en avoir obtenu le paiement habituel pour les vivants, un rameau d'or obtenu auprès de la sibylle de Cumes. L'Énéide de Virgile (Énéide VI) raconte la descente d'Énée aux Enfers, accompagné de cette prêtresse.
Autre mortel à avoir « deux fois vainqueur traversé l'Achéron » (Gérard de Nerval, Les filles du feu « El Desdichado »), Orphée charma Charon, ainsi que Cerbère, pour ramener du monde des morts sa bien-aimée, Eurydice. C'est après la deuxième traversée, au retour, qu'il la perdit définitivement.
Homère et Hésiode ne font aucune référence au personnage en tant que nocher infernal. La première mention de Charon dans la littérature grecque semble être un poème minyen, cité par Pausanias. Le poème donne à la légende de Charon une origine égyptienne, ce qui est confirmé par Diodore de Sicile. Les Étrusques font eux aussi mention d'un Charon qui accompagnait Mars sur les champs de bataille.
Osiris est le nom grec d'un dieu de la mythologie égyptienne qui fait partie de la grande Ennéade d'Iunu (Héliopolis). C'est le dieu des morts et le garant de la survie humaine dans le monde souterrain.
Son nom égyptien est Ouser, Weser ou Ausar, mais on l'appelle aussi Ounnofri (l'être bon). Dieu des morts, fils de Geb et de Nout, époux d'Aset (Isis). Personnification du renouveau végétal, il enseigne aux hommes les rudiments de l'agriculture et de la pêche. Dérive certainement du dieu Andjky, le « protecteur des morts », divinité primitive du Busiris à qui il emprunte les attributs Heka (la crosse) et Nekhekh (le flagellum), symboles du pasteur et du protecteur du peuple que porte aussi Pharaon.
Assassiné par Seth, son frère jaloux, et dépecé, ses membres furent dispersés dans toute l'Égypte. Isis, son épouse, retrouva treize des quatorze parties du corps de son bien-aimé. Reconstitué par les rites de l'embaumement, il devient la première momie, Ounen-Néfer (l'éternellement beau) car protégé de la putréfaction.
Ramené temporairement à la vie par Isis qui lui insufla la vie, il lui donna un fils, Hor (Horus) qui vengea son père et reprit le trône d'Égypte. Osiris devint le maître du royaume des morts qu'il transforma en champs fertiles : les champs d'Ialou. Depuis, il préside le tribunal divin.
Représenté par un homme dans un linceul tenant les insignes de la royauté ou comme un pilier Djed, symbole de stabilité. Le roi incorpore son corps, devenant lui-même Osiris. Dans les époques tardives, Osiris ne garde que son caractère chtonien, mais il sera absorbé par le demi-grec Sarapis.
Osiris est le dieu qui représente le renouveau, celui qui ne meurt jamais. Il est une personnification de la terre du Delta fertile et des champs cultivables, il maintient l'équilibre du monde et invite à respecter la loi des cycles.
Il fut le quatrième des six rois-dieux mais est celui qui a le règne le plus glorieux. Osiris est le principe de vie et de mort, et la ville d'Abdjw (Abtu, Abydos) était une porte reliant le monde souterrain au monde des Vivants. « Juge suprême des âmes », il offrait à celle des défunts la vie éternelle ou la réduisait à néant.
Les six rois-dieux sont dans l'ordre
Le jugement de l'âme d'Osiris
La croyance d'une vie après la mort est profondément ancrée chez les anciens égyptiens. Ayant sans doute pour origine la contemplation de phénomènes naturels, tels les étoiles immuables, le lever éternel du soleil, le renouveau végétal ainsi que l'apparition de la crue Nilotique ont renforcé l'idée que l'homme, partie intégrante et indissociable de la nature, subissait lui-aussi un régime cyclique, passant de la vie terrestre à la vie éternelle, sous peine d'attirer vers lui les considérations divines.
Pour les Égyptiens, l'être comporte un Bâ, improprement traduit par l'âme, une ombre, un akh et un corps (djet) doit être intact pour que le Ka, double spirituel, puisse accéder au monde souterrain. Ce qui explique que très tôt dans l'histoire, les rites funéraires visent à conserver l'intégrité physique.
Résultant de la momification naturelle, le sable et le climat aride du désert conservant parfois bien mieux que l'embaumement, le cadavre débarrassé de ses organes, excepté le cœur, siège de la pensée, est desséché par du natron, sel naturel, durant 70 jours.
Le trépassé continue de vivre à l'identique son existence terrestre sans les désagréments, grâce aux scènes prophylactiques peintes sur les murs de sa tombe et aux objets déposés dans celle-ci. Pharaon, frère des dieux et reconnu juste de voix, accompagne Rê dans sa barque céleste.
Maître du royaume des morts, Osiris préside le tribunal divin, qui permettra au Ka du défunt d'accéder au monde des bienheureux. Mais la route est longue, semée d'embûches et de difficultés. N'est pas immortel qui veut ! Pour cela le ka doit être puissant, ce qui implique une vie terrestre riche et juste. Aidé de l'exemplaire du livre pour sortir dans la lumière (le livre des morts), que la famille a eu soin de glisser dans le sarcophage, le ka voit Rê incarné en chat, triompher des ténèbres en décapitant le serpent Apophis. Il doit citer les noms des gardiens et démons qui veillent sur les dix portes du monde souterrain. Il réclame à Anubis un nouveau cœur. Se transformant en faucon d'or, en serpent Sito en Ptah, en bélier, héron et lotus, il combat encore une fois Apophis. Récitant les incantations et formules magiques, il accède au tribunal divin où se tiennent les quarante-deux démons des enfers.
Puis Anubis, maître de l'embaumemant, amene le Ka du défunt dans la salle du jugement présidée par Osiris. Le cœur est déposé dans la balance et de l'autre côté du peson, la plume, symbole de Maât. Le défunt récite par le négatif les fautes qu'ils n'a pas commises lors de sa vie terrestre. Si les pesons s'équilibrent, il est reconnu « juste de voix » et peut franchir l'étape suivante, si son cœur est plus lourd que Maât, Babaï le lui dévore et c'en est fini de l'immortalité... Le résultat est transcrit sur un papyrus par Thot le dieu des scribes.
Le mythe osirien du jugement de l'âme est un exemple de psychostasie.
Anubis est le nom grec d'un dieu de la mythologie égyptienne qui se nomme Inpou ou Anepou « celui qui a la tête d'un chacal (ou un chien sauvage) » dans la langue hiéroglyphique. Associé au culte funéraire et à la protection du défunt, il est représenté sous la forme d'un canidé noir (chacal ou chien sauvage) allongé ou comme un homme à tête de canidé.
Les chacals et les chiens sauvages peuplaient les étendues désolées où se trouvaient les nécropoles. C'est sans doute pour se protéger de ces rôdeurs qui n'hésitaient pas à déterrer les cadavres, que dès le début de l'ère pharaonique, les Égyptiens divinisèrent ces animaux pour s'attirer leurs bonnes grâces. Les différentes fonctions d'Anubis se retrouvent dans les quatre épithètes qui lui sont généralement associées :
Dès l'Ancien Empire, Anubis préside la cérémonie de l'embaumement et celle de l'ouverture des yeux et de la bouche, répétant ainsi le miracle qu'il avait accompli pour Osiris. À partir de la V e dynastie, il est supplanté dans cette tache par Osiris et en devient l'assistant. Durant l'embaumement, le chef des prêtres embaumeurs (le Héry-séshéta, « Supérieur des mystères ») portait un masque à l'effigie d'Anubis.
Sur les murs des premières mastabas, c'était à lui, et non encore à Osiris, que le défunt adressait ses prières pour la survie de son corps après la mort. En effet, dès l'origine du culte, il est à la fois le gardien et le guide du défunt. Ainsi, on retrouve souvent à l'entrée des hypogées, deux Anubis sous formes de canidés allongés face à face, faisant office de barrière contre les forces du mal cherchant à perturber le repos éternel du défunt. Dans le texte des pyramides, il est le guide qui conduit le défunt à travers le royaume des morts jusqu'à la salle des deux Mâat, le présente au tribunal divin et veille au bon déroulement de la pesée du cœur (la psychostasie). Également souverain des morts, il est rapidement supplanté dans ce rôle par Osiris qui assimilera petit à petit la plupart de ses prérogatives importantes et qui fini par en faire un dieu de second plan. Il devient le gardien des portes du royaume des morts et se voit parfois représenté avec une clef à la main sous sa forme anthropomorphe ou fixé à un collier sous sa forme canine.
Il reste un dieu funéraire prédominant et assimile les autres divinités canines liées au culte funéraire telles que Oupouaout et Khentyimenty, ainsi que les dieux Ha, Amentit et Sokaris.
La parèdre d'Anubis est la déesse Anupet (Inpout ou Anepout en égyptien), déesse canine des funérailles et du désert.
Son ascendance n'est pas clairement établie ; on en fait tantôt le quatrième fils de Rê, fils de Bastet ou d'Hesat, fils illégitime d'Osiris et de Nephthys ou encore, à une époque plus tardive, celui d'Osiris et d'Isis. La tradition la plus répandue, relatée dans le mythe osirien, est celle qui en fait le fruit des relations illégitimes entre Osiris et sa sœur Nephthys (épouse de Seth). Cette dernière, craignant le courroux de son époux, cacha sa progéniture dans les marais. Bien qu'elle connaisse l'infidélité de son mari, Isis (épouse d'Osiris) recueillit l'enfant, l'éleva et en fit l'un de ses plus fidèles alliés. Après que Seth ait tué Osiris et éparpillé ses restes, Anubis aida Isis et Nephthys à reconstituer son cadavre et présida à la première momification.
D'après le papyrus Jumilhac (VI, 6-7), Anubis aurait reçu son nom de sa mère Isis. On apprend que son nom « fut prononcer relativement au vent, à l'eau et au désert », hors, ces trois mots sont les représentations symboliques des trois hiéroglyphes qui compose la racine du nom d'Anubis, inp. Ainsi, le nom du dieu Anubis porterait en lui-même les fonctions qui lui sont attribué .
Anubis est le dieu tutélaire de la ville que les Grecs nommaient Cynopolis « la cité des chiens » (Henou en égyptien) dans le XVII e nome de Haute-Égypte, où l'on a retrouvé le seul temple connu à lui être entièrement consacré. En revanche, de nombreuses chapelles lui sont consacrées notamment dans les temples des Millions d'Année. Dès l'Ancien Empire et jusqu'à la fin de l'Égypte antique, son culte est présent dans toutes les régions importantes du pays.
Les Grecs de l'époque ptolémaïque assimilaient parfois Anubis au dieu Hermès qui formèrent une nouvelle entité connu sous le nom d' Hermanubis.
Il existe deux représentations distinctes du dieu Anubis : l'une sous forme de canidé allongé et l'autre sous la forme d'un homme à tête de canidé. Dans les deux cas, la partie canine est noire, couleur symbole de renaissance pour les Égyptiens de l'Antiquité (c'était en effet la couleur du limon déposé par les crues du Nil et qui permettait à la terre d'être fertile).
Dans cette représentation, Anubis a la forme d'un canidé noir (chacal ou chien sauvage) avec de longues oreilles pointues et à une queue tombante. Il est généralement assis sur un petit naos, une chapelle funéraire miniature ou un édicule symbolisant le tombeau sur lequel il veille.
Dans cette représentation, Anubis a la forme d'un homme de couleur rouge (couleur de la peau dans l'art égyptien) en toge et avec une tête de canidé noir aux longues oreilles. Il a un bras le long du corps dont la main porte le signe de vie, la croix Ankh, et un bras en avant portant un sceptre.
Pluton (romain, « celui qui enrichit ») / Hadès (grec, « celui qui rend invisible »)
Son palais est établi au milieu du Tartare. C'est de là qu'il veille, en souverain, à l'administration de ses États, et dicte ses inflexibles lois. Ses sujets, ombres légères et presque toutes misérables, sont aussi nombreux que les vagues de la mer et les étoiles du firmament ; tout ce que la mort moissonne sur la terre retombe sous le sceptre de ce dieu, augmente sa richesse ou devient sa proie. Depuis le jour où il a inauguré son règne, pas un de ses ministres n'a enfreint ses ordres, pas un de ses sujets n'a tenté une rébellion. Des trois dieux souverains qui gouvernent le monde, il est le seul qui n'ait jamais à craindre l'insubordination ou la désobéissance, le seul dont l'autorité soit universellement reconnue.
Pluton est le fils de Saturne et Rhéa. Il est l'époux de Proserpine. Il est le frère de Jupiter, Neptune, Junon, Cérès et Vesta.
Il est souvent représenté avec un casque en peau de chien offert par les cyclopes qui le rend invisible. Il ne l'enlevait jamais. Il est aussi souvent représenté avec un sceptre.
L'attribut qu'on voit le plus souvent auprès de lui, c'est le cyprès, dont le feuillage sombre exprime mélancolie et la douleur. Les prêtres de ce dieu s'en faisaient des couronnes et en parsemaient leurs vêtements dans les sacrifices.
Le chien (Cerbère) et quatre chevaux noirs.
Les Enfers, le monde souterrain. Pluton trônait dans le champ de vérité. Il y jugeait les âmes : les bons et les justes étaient envoyés dans les champs Élysées, lieu de délices et de paix, les mauvais dans les abîmes du Tartare où ils subissaient les supplices mérités. Le Tartare fut peu à peu confondu avec les Enfers.
C'est le dieu des Enfers, mais aussi des richesses souterraines. Tout ce que la mort saisit sur terre lui appartient.
Les Romains avaient mis Pluton non seulement au nombre des douze grands dieux, mais parmi les huit dieux choisis, les seuls qu'il fût permis de représenter en or, en argent, en ivoire. Il y avait à Rome des prêtres victimaires uniquement consacrés à Pluton. On lui immolait, comme en Grèce, des victimes de couleur sombre, et toujours en nombre pair, tandis que l'on ne sacrifiait aux autres dieux que des victimes en nombre impair. Elles étaient entièrement réduites en cendres, et le prêtre n'en réservait rien, ni pour le peuple ni pour lui. Avant de les immoler, on creusait une fosse pour recevoir le sang, et on y répandait le vin des libations. Durant ces sacrifices, les prêtres avaient la tête découverte, et le silence absolu était recommandé aux assistants, moins encore par respect que par crainte du dieu.
En Sicile, les Syracusains lui sacrifiaient chaque années deux taureaux noirs près de la source du Cyané, où la tradition plaçait l'enlèvement de Proserpine. À Rome, le 20 juin, jour de sa fête, seul le temple de Pluton était ouvert. On lui sacrifiait des animaux au pelage sombre (brebis ou porcs), et on vouait à son courroux inflexible tous les condamnés à mort.
Sur le mont Soracte, en Italie, Pluton partageait les honneurs d'un temple commun avec Apollon ; ainsi, les Falisques, habitants du pays, avaient cru devoir honorer à la fois et la chaleur souterraine et celle de l'astre du jour. Les peuples du Latium et des environs de Crotone avaient consacré au roi des Enfers le nombre deux comme un nombre malheureux ; pour la même raison, les Romains lui consacrèrent le second mois de l'année, et, dans ce mois, le second jour fut encore plus particulièrement désigné pour lui offrir des sacrifices.
De tous les dieux, Pluton était le plus impitoyable et le plus redouté des hommes qui le qualifient de adamastos (l'inflexible) ou de stygeros (terrible). Il était redouté à cause de sa laideur et de la dureté de ses traits. Il fut plus tard considéré comme un dieu bienfaisant, dispensateur de richesses.
Pluton est ordinairement représenté avec une barbe épaisse et un air sévère. Souvent, il porte son casque, présent des Cyclopes, et dont la propriété était de le rendre invisible ; parfois, il a le front ceint d'une couronne d'ébène, ou de capillaire, ou de narcisse. Lorsqu'il est assis sur son trône d'ébène ou de soufre, il tient de la main droite soit un sceptre noir, soit une fourche ou une pique. Quelquefois, il tient des clés dans ses mains, pour exprimer que les portes de la vie sont fermées sans retour à ceux qui parviennent dans son empire.
On le représente aussi dans un char traîné par quatre chevaux noirs.